Glières-Val-de-Borne – Abbatiale Notre-Dame-de-l’Assomption (Entremont)

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En prononçant le nom d’Entremont, nous pouvons tout de suite penser à l’entreprise leader mondial dans le fromage à pâte cuite. Mais l’enseigne doit son nom au patronyme de ses fondateurs!
Entemont se situe tout simplement entre quelques monts dont la Pointe de Québlette, le Roc de Charmieux et les Rochers des Traversiers. Ils encerclent les méandres du Borne qui a creusé la combe d’Entremont – Petit-Bornand. Le village est réparti sur les deux versants de la vallée. Le chef-lieu du village, lui, s’étale autour des berges de la rivière. Si la commune est fréquemment traversée, été comme hiver, par les touristes qui rejoignent les prestigieuses stations des Aravis comme Le Grand-Bornand ou La Clusaz, ils sont aussi nombreux a faire une halte sur cette commune qui jouit d’un patrimoine historique et naturel considérable.

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Si aujourd’hui Entremont compte une église paroissiale, deux chapelles et quelques oratoires, le passé religieux sur ces terres demeure riche…
En 1115, les chanoines réguliers de Saint-Augustin, installés à l’Abbaye d’Abondance érigent un prieuré suite à une donation du comte de Genève. En 1154, celui-ci sera érigé en abbaye. Comme Sixt et Abondance, Entremont devient un centre de lumière et de civilisation. Pendant plus d’un demi millénaire, les chanoines occupent l’Abbaye qui possédait six paroisses, des terres et des vignobles allant jusqu’à Albertville et les moulins de Cran. Cependant, avec la Sécularisation, les chanoines doivent quitter l’Abbaye en 1772, peu de temps avant la Révolution.
Heureusement, les chanoines n’ont pas emporté avec eux le patrimoine indéniable qu’ils ont construit au fil du temps. Au centre du village, l’église-abbatiale formait avec un bâtiment conventuel, toujours debout l’Abbaye Sainte Marie. Cependant, le passage reliant les deux fut détruit. L’église-abbatiale était autrefois baptisée « Notre-Dame de Tous les Saints » en raison du grand nombre de reliques accumulées avec le temps. Le sanctuaire primitif a été construit lors de l’installation des chanoines au XIIe siècle dans un style roman. En 1411, l’évêque Jean de Bertrand prescrivait déjà des réparations urgentes à réaliser. Les stalles ont été installées au XVe siècle. L’abbé-évêque restaurateur Marc de Granery sera également très important dans l’histoire de l’Abbaye. C’est à lui que nous devons le retable baroque, consacré en 1685. Son blason demeure sur la façade de l’église, avec la date de la restauration et les armes de notre saint-évêque François de Sales.

Saint François de Sales est intimement lié à l’histoire des cloches d’Entremont. Si le clocher abritait avant la Révolution jusqu’à quatre cloches, il en abrite aujourd’hui plus que deux. La plus grande date de 1607, alors que Thomas Pobel était à la tête de l’Abbaye. C’est cette même année que Saint François de Sales, alors évêque, faisait sa visite pastorale. Il y a donc fort à parier que c’est lui qui eut le privilège de bénir cette vénérable cloche fondue par J.P. Colone et destinée a protéger le village. Ce fondeur, probablement Italien, a fondu l’année suivante le « bourdon » de la collégiale de La Roche-sur-Foron. En 1802, une cloche de huit quintaux -poids de Genève- a été fondue par Jean-Baptiste Pitton à Carouge. Mais depuis 1852, une cloche Paccard tient compagnie à notre cloche abbatiale. Plus aiguë d’un demi-ton à peine, elle possède le même diamètre que sa « grande » sœur. Véritable rareté pour les passionnés de cloches, elle permet de prouver que la tonalité d’une cloche ne se fait pas qu’avec le diamètre, mais aussi avec le profil et l’épaisseur de la cloche.

Fondeur(s) Année Diamètre (cm) Masse (kg) Note
1 J.P. Colone 1607 97 575 Sol 3
2 Frères Paccard 1852 97 550 La ♭ 3 

dsc_0128 (2)Les deux cloches, avec au premier plan celle de 1852.
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Mes remerciements à M. Christophe Fournier, maire et à sa première adjointe Mme. Christiane Périllat-Charlaz pour leur autorisation. Je remercie également Mme Yolande Thabuis, présidente de l’association « Entremont Patrimoine » et Mme Jacqueline Bétignies, sacristine, pour l’accès au clocher et les sonneries spéciales.

Sources :
Entremont Patrimoine
Commune d’Entremont
Fonds Privés
Relevés personnel

Voir aussi :
Paroisse Saint-Pierre Favre
Entremont sur Wikpédia
Abbaye d’Entremont sur Wikipédia

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